domenica 24 maggio 2009

«Cronaca del convento di Sant’Arcangelo a Baiano». - P. L. Jacob: Recherches sur les couvens au seizième siècle. Parte 1ª.

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P. L. Jacob

RECHERCHES
SUR LES COUVENS
au seizième siècle

Pars 1ª

Le seizième siècle fut le bon temps de la moinerie en France, en Europe et partout: avant cette bienheureuse époque, les ordres religieux étaient peut-être plus puissans; mais ils ne furent jamais plus variés, plus nombreux, plus riches et plus corrompus, puisque la réforme est née de cette corruption, comme les vers naissent d’un cadavre. Les moines, c’est-à-dire des égoïstes vivant d’oisiveté, d’aumônes et de prières, sont de toutes les religions, de tous les temps et de tous les lieux. Mais il semble que ces plantes parasites et vivaces s’attachent plus volontiers au catholicisme, où elles trouvent un terrain, un engrais plus fertiles, et surtout plus de mains pour les cultiver.

A Rome, on ne comptait guère que cent vestales; dans le seul archevêché de Lyon, en 1580, au dire d’un contemporain bien informé, il n’y avait pas moins de deux mille trois cent cinquante-cinq nonnains!

L’épidémie des cloîtres, qui àppauvrissait le beau royaume de France, n’était pas d’ailleurs de nature à le dépeupler; bien au contraire, moines et moinesses y mettaient bon ordre. Voilà pourquoi l’auteur des Neuf Signes descendus en Angleterre n’imagine rien de mieux que de faire neiger des jacopins et des carmes. Saint-Gelais explique plus naturellement cette prodigieuse multiplication de frocs et de guimpes, dans son épigramme d’un cordelier qui d’un seul coup en a fait deux.

Il ne s’agit point ici de prouver le bien ou le mal que faisaient les moines en bonne politique; l’une et l’autre question serait matière à argumentation sorbonniale. Narrer l’histoire de chaque ordre monastique avec ses révolutions, ses héros, ses conciles et sa règle, c’est affaire à un bénédictin. Les in-folios sont rares par le temps qui court; on n’en écrit plus une vingtaine pour transmettre à la postérité les fastes des cordeliers ou des carmes. Ces quelques pages contiendront seulement quelques détails relatifs aux religieux des deux sexes; leurs couleurs, leur nombre, leurs richesses méritent d’ètre mentionnés; force m’est de réunir moines et nonains qui n’avaient garde de se fuir. Mais les faits parlent plus haut que les plus belles dissertations du monde; vinssent-elles en droite ligne de l’Académie des Inscriptions!
J’en ai fait un choix parmi les plus honnêtes, ce qui ne veut pas dire qu’ils le soient tous. C’est le défaut du sujèt. Il ne faut pas, à propos des couvens, nettoyer les étables d’Augias.

La joyeuse vie des moines n’est pas plus connue par le témoignage dès conteurs et des romanciers, que par une sorte de souvenir perpétué de père en fils et même frappé de proverbe. Le nom seul de couvent réveille une foule d’idées hideuses, un dégoût involontaire ou bien une hilarité de mépris: couvent, qui se disait autrefois convent, ne signifie pourtant qu’assemblée (conventus).

Ce n’est pas d’aujourd’hui seulement que les vices des Torcols, selon une vieille expression, ont servi de texte aux faiseurs de contes, d’épigrammes, de satires et d’almanachs. Bien avant Rabelais et Marguerite de Navarre, les gens d’église étaient frondés en vers et en prose, en· latin et en français; Guyot de Provins, au treizième siècle, composait une Bible contre la gent encapuchonnée. Chose étrange! il y avait plus de danger à discuter sur certains dogmes ridicules qu’à se moquer de l’intempérance, du libertinage et de l’avarice des moines. Ceux·ci ne faisaient brûler personne pour un conte apologétique des épaules d’un cordelier! On apprendrait mal à juger les frapparts d’après les Annales des frères-mineurs, des bénédictins, des jésuites, d’après taut d’autres recueils immenses de flagorneries et de bagatelles monacales; les Ordres monastiques du père Héliot et de l’abbé Musson, l’Histoire ecclésiastique de l’abbé Fleury, les présentent sous un jour si favorable, que chez eux la charité chrétienne devient suspecte.

C’est dans les Nouvelles de Boccace, dans l’Heptaméron français, dans les Joyeux devis de Bonaventure Despériers, et principalement dans l’antimoine Maître François, qu’il faut aller chercher la physionomie originale et plaisante des moines du seizième siècle, avec les cuves de vins de Cîteaux, les nonains de Fontevrault, les belles Dames de la cour, les tours de besace des Mendians, et tout ce luxe d’iniquité qui justifie la parole du prophète Osée: Peccala mundi comedient. L’histoire des moeurs est celle des hommes. Il existe plus d’intérêt et d’instruction dans une aventure de moine que dans toute la règle de saint Benoît.

Voici d’abord la description des principaux ordres religieux, faite par Clément Marot, qui nétait pas payé pour les aimer.
Une tourbe
D’hommes piteux, ayans la teste courbe,
L’oeil vers la terre en grand cerimonie
Pleins (à les veoir) de dueil et agonie,
Disans à eulx mondanitez adverses,
Et en habitz monstrans sectes diverses.
L’un en corbeau se vest pour triste signe (1):
L’autre s’habille à la façon d’un cygne (2):
L’autre s’accoustre ainsy qu’un ramoneur (3) :
L’autre tout gris (4): l’autre, grand sermoneur,
Porte sur soy les couleurs d’une pie (5).
O bonnes gens pour bien servir d’espie!

Ces noms, que l’on confond aujourd’hui volontiers, distinguaient des moines différens d’uniforme, de règle, sinon de conduite et d’esprit. Je les passerai rapidement en revue sans entrer dans l’examen critique et détaillé des cuculles et des perruques.

(1) Les Augustins.
(2) Les Carmes.
(3) les Capucins.
(4) Les Cordelier.
(5) Les Dominicains.

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